Cette première enquête produite dans un temps assez court, un mois après la catastrophe, n’explique pas les circonstances précises du crash. En revanche elle met en lumière une série de dysfonctionnements. Le commandant de bord n’avait pas sa licence renouvelée sur ce type d’avion, Boeing 727. Avant de décoller de Kinshasa, il avait été prévenu par un de ses collègues d’être prudent car il faisait mauvais temps à Kisangani.
Le Boeing transportait 125 passagers pour 118 sièges. A l’approche de la piste, le contrôleur avait fait savoir au commandant qu’il ne voyait pas l’avion, et le commandant lui a répondu qu’il ne voyait pas la piste. En attendant le décryptage de la boîte noire, la commission d’enquête a voulu entendre la bande enregistrée entre la tour et l’avion, mais elle avait déjà été effacée.
Dans la tour de Kisangani, les contrôleurs aériens n’ont pas non plus leur licence. Le service de prévision météo est assuré par des techniciens qui ont dépassé l’âge de la retraite. Leur matériel ne fonctionne plus, ils font des prévisions empiriques. Le matériel de secours incendie n’est pas aux normes, et le premier camion s’est embourbé à 50 mètres de l’épave en feu.