Si les polémiques persistent sur l’utilisation des stocks de bois précieux saisis par les autorités malgaches, au moins le régime ne veut plus se voir reprocher son immobilisme. En promulguant une ordonnance, Andry Rajoelina, le président de la transition, veut démontrer sa volonté à la population mais aussi à la communauté internationale.
Fin juin, la Banque mondiale avait accepté de débloquer un prêt de 42 millions de dollars pour la poursuite de la protection de l’environnement malgache, patrimoine universel, mais avait conditionné cette aide à une gouvernance irréprochable. Dans l’exposé des motifs du texte présidentiel, il est reconnu que les sanctions prévues jusqu’à présent étaient « remarquablement faibles ». Désormais, les contrevenants s’exposent à une peine de deux à cinq ans prison, mais aussi à une amende équivalente au double de la marchandise saisie.
Etant donné la valeur en million d’euros du moindre container, il y a désormais de quoi freiner les petits malins qui continueraient leur trafic au mépris de l’exploitation durable de la forêt malgache. Car malgré les mesures prises précédemment par le gouvernement, la coupe sauvage et l’exportation illicite avaient bien perduré et beaucoup s’interrogent encore sur la réelle détermination des autorités. Aujourd’hui, une grande partie du mal est déjà fait de façon irrémédiable.