Madagascar : un membre du Congrès arrêté pour trafic de bois de rose

A Madagascar, le trafic de bois de rose est régulièrement sous le feu des projecteurs. Le désastre écologique lié à ce bois précieux mettant plusieurs années à pousser se double d’une atteinte à la souveraineté du pays, spolié d’une ressource très prisée et d’une grande valeur. Pressées par la communauté internationale, les autorités de transition se doivent de donner des gages en faveur de l’environnement. Elles vont en avoir l’occasion : un membre du Congrès vient d’être arrêté pour trafic.

Avec notre correspondant à Antananarivo

Durant le week-end des 9 et 10 juillet, quatre conteneurs de bois de rose prêts à embarquer pour l’Inde ont été découverts. Dans la foulée, on a appris l’arrestation d’Ezechiel Razafindramaro, membre du Congrès, qui restera peut-être dans l’histoire comme le premier membre de la transition malgache pris la main dans le sac. Dans le sac, ou plutôt dans le conteneur puisqu’il serait impliqué dans un trafic de bois de rose. Fin juin, 2 712 rondins avaient en effet été interceptés par la douane mauricienne.

Lampistes

Quelques lampistes avaient été interpellés dans la foulée, et nombreux étaient ceux qui pensaient, qu’une fois de plus, les commanditaires allaient passer entre les mailles du filet. Mais sous la pression de la communauté internationale, les autorités malgaches doivent impérativement démontrer leur volonté de lutter contre ce commerce illicite. La Banque mondiale a en effet conditionné un prêt de 52 millions de dollars en faveur de l’environnement à une bonne gouvernance dans ce secteur. La mise sous mandat de dépôt d’Ezechiel Razafindramaro va ainsi dans ce sens.

Symbole

Bien que membre du Congrès de la transition, ce dernier ne devrait cependant bénéficier d’aucune immunité, le Parlement ayant été désigné, et non élu. Le symbole est donc important. Si sa culpabilité était démontrée et qu’une lourde peine lui était infligée, cela pourrait refroidir les ardeurs de tous ceux qui, plus ou moins proches du pouvoir, profitent de l’incurie de la transition pour se livrer à des trafics en tout genre.

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