En 2008, trois des huit Objectifs du Millénaire des Nations unies pour le développement pouvaient encore être atteints d’ici 2015 : la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle, et la scolarisation Aujourd’hui, les OMD s’éloignent.
Fatma Samoura, coordonnateur du système des Nations unies à Madagascar, apporte des précisions : «Madagascar figure presque par les derniers pays sur la liste des Etats ayant un taux de malnutrition chronique élevée des enfants de moins de 5 ans, avec 50,1 %. C’est le plus élevé au monde après le Yémen et l’Afghanistan : près de 230 enfants meurent par jour des suites de la malnutrition ou de maladies liées à la malnutrition».
Les indicateurs dans les domaines de l’éducation, la santé ou l’emploi sont aussi inquiétants. Il est difficile d’espérer une amélioration avant le retour des bailleurs de fonds, dont l’aide représentait 70% du budget d’investissement de l’Etat. Pour Fatma Samoura il est évident que la crise politique qui dure a un impact : «On le voit : vous ne pouvez pas faire les mêmes choses… insuffler un développement harmonieux si vous avez 70% de votre budget d’investissement sur les infrastructures qui n’est plus là ! Il n’y a pas de miracle !».
Un point positif tout de même : l’agriculture, qui a bénéficié d’un climat favorable ces deux dernières années. La production de riz a augmenté de 4% entre 2009 et 2010. Mais les importations restent nécessaires pour répondre aux besoins nationaux.