Il était difficile d’imaginer que la Banque mondiale puisse laisser la biodiversité malgache livrée à elle-même, et pourtant la décision positive de son conseil d’administration n’était pas jouée d’avance.
Les Etats-Unis, notamment, étaient très réticents à valider ce prêt de 52 millions de dollars au gouvernement de transition. Ils se sont finalement abstenus lors du vote, conscients que leur défiance envers le régime d’Andry Rajoelina ne pouvait justifier de prendre le risque de voir l’écosystème de la Grande île disparaître à petit feu.
La biodiversité malgache est considérée comme une richesse universelle, elle méritait donc bien une mesure exceptionnelle, même si la Banque mondiale insiste sur le fait qu’il ne s’agit en aucun cas d’une reconnaissance pour autant. L’argent ne sera d’ailleurs pas versé directement aux autorités, mais acheminé par le biais d’entités indépendantes.
C’est cependant bien le gouvernement qui contracte cette dette, et c’est sa gouvernance environnementale qui sera observée de près. La Banque mondiale a prévenu : au premier écart, notamment concernant le trafic de bois de rose, les programmes seront suspendus.
Ceux-ci concernent la protection de 30 parcs nationaux et de trois nouvelles aires protégées, soit une superficie de 2,7 millions d’hectares, et 90 000 familles concernées.