C'était un discours très attendu face aux revendications en faveur de réformes. Pour Mohammed VI, «le peuple marocain a tranché», il faut maintenant que la nouvelle Constitution «devienne une réalité concrète», et «commencer par l'élection de la nouvelle Chambre des représentants». Un chef du gouvernement sera ensuite nommé au sein du parti qui sera arrivé en tête.
Le calendrier n'est pas fixé ; la date de ces élections parlementaires est négociée entre le ministère de l'Intérieur et des partis politiques mais le souverain a mis en garde contre « tout atermoiement » et « tout retard ». Il a également appelé les partis à « redoubler d'efforts pour favoriser la réconciliation des citoyens, surtout les jeunes, avec l'action politique ». Les jeunes continuent de manifester au sein du Mouvement du 20 février pour des changements plus profonds. Comme Youssef Rassouni, ils ne se satisfont pas de la nouvelle Constitution :
Vers une normalisation avec l’Algérie
Sur le plan diplomatique, Mohammed VI souhaite une normalisation totale des relations bilatérales avec l'Algérie, y compris la réouverture de la frontière terrestre fermée en 1994. A l'époque, Rabat avait accusé les services secrets algériens d'être responsables d'un attentat islamiste à Marrakech.
Mais le roi du Maroc veut tourner la page. Ces derniers mois des ministres des deux pays ont d’ailleurs échangé des visites. La coopération a été renforcée entre les deux voisins et le président algérien Adbelaziz Bouteflika a adressé un message de félicitation au roi Mohammed VI pour ce douzième anniversaire de la fête du Trône.
De son côté, le FLN algérien ne se satisfait pas du discours du roi. Son porte-parole, Aïssi Kassa réclame notamment le droit à l'autodétermination pour les Sahraouis.