Ils scandent « Nous ne lâcherons pas » tout en levant le poing. Ils sont descendus une nouvelle fois dans la rue, deux semaines après l’adoption d’une nouvelle Constitution pour dire que ce texte ne suffit pas à régler les problèmes.
Leïla brandit un panneau : « Touche pas à l’argent de mon pays ». « Je suis là pour lutter contre la corruption, explique-t-elle. On ne fais pas confiance aux réformes qui ont été faites ». Pas confiance, voilà des mots qui reviennent régulièrement à la bouche des manifestants. Fouzia, une militante islamiste, ne croit pas au changement : « Tant qu’il y a les mêmes visages qui sont dans les hautes responsabilités, on va construire les mêmes produits avec une autre Constitution ».
Evidemment, tout le monde n’est pas d’accord. Tout d’un coup, un groupe de fervents défenseurs du roi tente de bloquer le cortège de 1 000 personnes. Ils brandissent des drapeaux et de petits panneaux. « 20 février, dégage », peut-on lire dessus. « On est pour le changement, mais dans la continuité. On ne veut pas une révolution mais une évolution. Ils veulent faire tomber le gouvernement, le Parlement, qu’est-ce que c’est que ça ? », s’emporte l’un d’eux.
Au final, les manifestants, plus nombreux, reprennent leur marche avec toujours le même slogan : « Liberté et dignité ». Tandis que sur le bord de l’avenue, des centaines de badauds regardent le cortège passer.