Julius Malema est la bête noire de certains groupes de pression depuis longtemps. Il est poursuivi en justice par Afriforum, une organisation qui dit représenter les Afrikaners, pour avoir chanté « Shoot the Boer », (littéralement « Tuer le fermier blanc »), un chant de lutte hérité des années d’apartheid.
Ses discours enflammés pour la nationalisation des mines et la redistribution des terres, deux sujets très sensibles dans le pays, suscitent notamment l’inquiétude des milieux financiers. Ses relations avec la presse sont tumultueuses, comme lorsqu’il s’en était pris verbalement à un journaliste de la BBC, la radio télévision britannique, l’injuriant en public.
Même au sein de sa famille politique, Julius Malema provoque des remous. Depuis quelques mois, il est la voix de la contestation au sein de l’ANC. Hier artisan de l’accession à la présidence de Jacob Zuma, il a depuis pris ses distances avec le chef de l’Etat. Dernièrement, il n’a pas hésité à dire que les travailleurs sud-africains n’avaient pas de leader. Une attaque à peine voilée contre la Cosatu, la puissante centrale syndicale, partenaire de l’alliance au pouvoir. Les relations entre la Ligue de la jeunesse de l’ANC et la Cosatu sont devenues compliquées comme l’a reconnu Zwelinzima Vavi, le secrétaire général du syndicat.
Aujourd’hui, la bataille est engagée. A l’occasion des accusations publiées dans la presse sur l’origine de la fortune de Julius Malema, la Cosatu demande une enquête. L’issue sera connue bataille l’année prochaine, lors de la conférence nationale de l’ANC, qui doit choisir le candidat du parti pour la prochaine élection présidentielle, et déterminer sa ligne politique.