Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Quand le juge a appelé Habib el-Adli, la caméra de la télévision égyptienne a zoomé sur l’ancien ministre de l’Intérieur. Une manière de montrer aux parents des victimes qu’il était bien derrière les barreaux du box des accusés. Habib el-Adli portait même l’uniforme bleu des condamnés puisqu’il a déjà écopé d’une peine de prison dans une autre affaire.
Beaucoup de membres des familles des victimes doutaient de la réalité du jugement d’el-Adli à défaut de l’avoir vu de leurs propres yeux dans le box des accusés. Mais ces familles n’ont été qu’à moitié satisfaites. Le juge de la cour d’assises a en effet décidé de déférer el-Adli devant la 5ème chambre ; celle qui est chargée du procès du président Moubarak.
Le procès des responsables du ministère de l’Intérieur et celui de l’ex-raïs et de ses fils seront fusionnés au motif que le chef d’accusation est le même : avoir ordonné de tirer sur les manifestants.
Une décision qui reporte le procès de l’ancien ministre de l’Intérieur au 3 août 2011. Ce report a profondément déplu aux familles des victimes. Massées devant le tribunal, elles ont caillassé les camions pénitenciers des accusés mais aussi des véhicules de la police et de l’armée.