Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
L’armée a ouvert peu avant minuit un corridor sécurisé pour permettre aux manifestants de quitter la place Abassiya. Des manifestants qui étaient venus de la place Tahrir dans la nuit de vendredi à samedi pour marcher sur le ministère de la Défense. La police militaire et les blindés ont dressé des barricades empêchant les manifestants d’avancer.
Après quelques petites escarmouches dans la journée avec des habitants du quartier populaire d’Abbassiya, les choses ont pris une tournure beaucoup plus violente après la prière du soir vers 21 heures. Les manifestants ont subi des jets de pierres et de cocktails Molotov des immeubles avoisinants. Et des contre-manifestants sont accusés d’être à la solde du régime déchu de Moubarak ou des islamistes radicaux. Le quartier de Abassiya où se trouve la mosquée al Nour est un fief des salafistes et de la Jamaa islamiya. Un porte-parole de cette dernière a accusé samedi les manifestants d’être des « conspirateurs semeurs de chaos ». Le ministère de la Santé a dressé un bilan de 55 blessés.
Vendredi déjà, les islamistes radicaux avaient accusé ces mêmes manifestants d’être à la solde des Américains. Le Conseil suprême de l’armée avait, de son côté, accusé le mouvement révolutionnaire du 6 avril de chercher à semer la zizanie entre le peuple et l’armée.