Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
« La montagne a accouché d’une souris ». C’est le sentiment de plusieurs analystes politiques. Le gouvernement qui devait répondre aux aspirations des manifestants, qui occupent toujours la place Tahrir, n’est, finalement, qu’à moitié nouveau.
Certains des nouveaux ministres ont été choisis par la vox populi à travers la page Facebook du Premier ministre Essam Charaf. Mais il s’agit de ministres secondaires aux yeux des tenants de la révolution.
En effet, les ministres de l’Intérieur et de la Justice contestés par les manifestants sont toujours là. Toujours là également des ministres de l’ère Moubarak : le ministre de l’Electricité et celle de la Coopération internationale.
Le seul changement important concerne les deux vice-Premiers ministres : Ali el-Salmi, chargé de la Réforme démocratique et Hazem el-Beblawi, en charge de l’Economie ; deux anciens opposants au régime Moubarak.
El-Beblawi a déjà déclaré qu’il remanierait le budget. Il a notamment indiqué qu’il pourrait demander des prêts étrangers pour tenter de boucler l’énorme déficit budgétaire.
Pour la place Tahrir, la déception est grande. Résultat, on mobilise déjà pour la manifestation du vendredi.