Pour Abdel Wahab il est plus raisonnable de ne pas accepter le ministère au Commerce et à l'Industrie. Il a expliqué sur RFI mardi après-midi 19 juillet qu'il avait annoncé sa décision par écrit et qu’il avait présenté ses « excuses » pour son refus.
Les Egyptiens sont toujours en attente de la prestation de serment du nouveau cabinet. Selon l'agence de presse égyptienne, le Premier ministre Essam Charaf se repose ce mardi avant de finaliser le remaniement de son gouvernement.
Abdel Wahab avait été annoncé comme le nouveau ministre au Commerce et à l’Industrie. Mais des voix se sont élevées contre ses liens d'affaires. Il est actuellement président et administrateur du FAW Industrial Group, une entreprise d'ingenerie-conseil-export, et il est aussi au Conseil d'affaires égypto-chinois (ECBC) et dans l’Association égyptienne de l’industrie automobile.
Abdel Wahab reconnait qu’il y a eu dans le gouvernement égyptien pendant de nombreuses années des hommes d'affaires et de nombreux cas de corruption. Il déplore que l’opinion publique met tous les hommes d'affaires dans le même panier et qu’elle les considèrent tous comme corrompus.
« Cet étiquetage m’a mis sous une très grande pression. La controverse ne vient pas à cause de moi en tant que personne mais parce que j’ai l’étiquette d’un homme d’affaires », explique Abdel Wahab.
Pour Abdel Wahab, l'Egypte n'a toujours pas de législation claire sur les conflits d'intérêts. Il précise que quand il avait décidé de prendre le portefeuille ministériel il avait signalé au Premier ministre ses activités commerciales et leurs relations avec le ministère.
« J'ai mis en place un mécanisme afin de retirer toutes mes participations dans ces entreprises et pour démissionner de la direction des conseils dans lesquels je suis actuellement impliqué, pour obtenir un comité neutre quand j'aurai à faire face à ces entreprises. Et j'aurai fait en sorte que les décisions de leur comité soient soumises à l'opprobation du Premier ministre », poursuit Abdel Wahab.
Abdel Wahab regrette que ses propositions n'ont pas été « clairement annoncées » et que les Egyptiens ne « souhaitaient pas un homme d'affaires dans le cabinet ».
La démission de Abdel Wahab, avant même qu’il ait pris ses fonctions, soulève des interrogations quant à la formation du soi-disant « gouvernement révolutionnaire » du président Charaf.
Ce remaniement est censé apaiser la colère des manifestants qui veulent une purge de l'ancien régime et des réformes rapides. Les gens sont aussi mécontents de la nomination du ministre de la Justice Abdel Aziz al-Gindi, qui est accusé de retarder le procès des dignitaires de l'ancien régime, y compris celui du président Moubarak, chassé du pouvoir.