Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
La résolution sur la MINUSS, avec désormais deux « S » pour Sud-Soudan, a fait l’objet d’agacements au Conseil de sécurité. En cause, l’inflation du nombre de casques bleus et surtout leur coût. Un casque bleu coûte 100 000 dollars par an et par personne.
La France et la Grande-Bretagne espéraient que l’indépendance du Sud-Soudan serait l’occasion de réduire les troupes. Il n’en est rien. Les 10 000 hommes de la MINUS seront remplacés par un contingent de 7 000 hommes au Sud-Soudan auxquels s’ajoute le récent déploiement de 4 200 casques bleus à Abyei et d’au moins 3 000 hommes qui seront prochainement chargés de surveiller la frontière.
La résolution prévoit une possible réduction des effectifs d’ici 3 à 6 mois.
Cette nouvelle MINUSS aura un mandat de maintien de la paix « robuste » avec l’autorisation d’employer « tous les moyens nécessaires » pour la protection des civils. Elle aura aussi pour mission et c’est plus inhabituel de conseiller le nouveau gouvernement de Juba en matière de développement.
Parmi les militaires, des ingénieurs du génie seront déployés pour construire les routes et les infrastructures qui manquent au Sud-Soudan.
Le 6 juin dernier, la mission des Nations unies au Soudan (MINUS) a admis la défaillance des casques bleus zambiens qui, lors de l'attaque de la ville d'Abyei par l'armée de Khartoum, le 24 mai, sont restés dans leur garnison, laissant la population sans protection et les pillages se poursuivre dans la ville. « Nous aurions dû avoir plus de visibilité pour empêcher les violences contre les civils », a déclaré le général sénégalais, Babacar Gaye, consultant à la MINUS.
En 2008, les casques bleus d'Abyei avaient refusé de laisser les civils qui fuyaient une attaque de l'armée de Khartoum, pénétrer dans leurs camps.
La MINUS avait été établie le 24 mars 2005 par la résolution 1590 de l'ONU.