Report du procès par contumance de l'ex-président tunisien Ben Ali

Le second procès par contumace de l'ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, pour détention d'armes et de drogue, a été reporté hier au 4 juillet à cause d'une grève des magistrats qui réclament des changements radicaux au sein du ministère de la Justice. La même Cour a déjà condamné par contumace, le 20 juin, Ben Ali de la Tunisie et son épouse Leïla Trabelsi à 35 ans de prison et 45 millions d'euros d'amende pour détournement de fonds. 

Dès l’annonce dans une grande confusion de ce nouveau report, les avocats commis d’office de Ben Ali n’ont pas caché leur énervement. Pour l’un d’eux, Maître Hosni Beiji, tout cela donne encore une fois une impression de justice expéditive perturbant la préparation de la défense qui devrait se dérouler selon lui dans « un climat paisible et serein ».

Une défense qui n’est toujours pas parvenue à entrer directement en contact avec l’ancien président poursuivi dans cette deuxième affaire pour détention d’armes, de drogue et d’œuvres archéologiques.

Dix jours avant, après la première journée du procès Ben Ali, Maître Beiji a qualifié sa condamnation de 35 ans de prison de « parodie de justice ». Cette fois encore, selon ses mots, ce report donne le sentiment d’« une procédure bâclée, improvisée ».

Et cela même s’il est dû à une cause extérieure, à savoir la grève des magistrats. Car selon un autre avocat, le substitut du procureur du tribunal aurait jusqu’au dernier moment refusé de reprendre le travail pour demander des changements radicaux au sein du

ministère tunisien de la Justice.

Le deuxième volet du procès Ben Ali devrait donc reprendre lundi prochain, dans l’indifférence d’une grande partie de la population car beaucoup ne voient toujours pas l’intérêt de tenir ce procès en l’absence de Ben Ali.

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