Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
La dépêche de l’agence Chine nouvelle est tombée à 5h13 ce mardi matin. Cinq petites lignes pour confirmer officiellement l’arrivée sur le sol chinois du président soudanais et rappeler dans une langue de bois, dont on fait les plus beaux meubles Ming, que les deux parties allaient examiner les moyens de « consolider les relations sino-soudanaises et d’élargir la coopération » entre les deux pays.
La Chine comme le Soudan ont des raisons de s’entendre. La dernière visite d’Omar el-Béchir à Pékin remonte au sommet Chine-Afrique de 2006. Mais cette fois le contexte est différent : Paria dans le monde entier depuis qu’il est recherché par la Cour pénale internationale, le chef de l’Etat soudanais vient ici trouver l’appui du protecteur chinois.
Le Soudan constituant par ailleurs la première destination des investissements chinois en Afrique et le troisième partenaire commercial de la Chine sur le continent. Un partenariat qui ne s’arrête pas aux affaires.
Contrairement à ce qu’affirme officiellement la diplomatie chinoise, Pékin est depuis longtemps sorti de sa traditionnelle politique de non-ingérence concernant le Soudan. Et la question du Darfour et du processus de paix entre le Nord et le Sud du pays figure ainsi dans le menu des rencontres entre responsables soudanais et chinois. Un rôle de médiateur que la Chine entend aujourd’hui jouer en Libye.