Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Le calme est revenu dans les rues de Tripoli, la deuxième ville du Liban, au lendemain de violents combats qui ont fait, selon un dernier bilan, sept morts et soixante blessés. Les commandos de l’armée se sont interposés entre les miliciens sunnites et alaouites qui se sont affrontés aux armes automatiques, aux grenades et aux roquettes anti-char, dans des quartiers pauvres et densément peuplés.
Les armes se sont tues mais les joutes verbales se poursuivent de plus belle. Le Premier ministre, Najib Mikati, lui-même originaire de Tripoli, a indirectement accusé les partisans de son prédécesseur Saad Hariri d’avoir provoqué cette flambée de violence.
Son allié, le ministre des Finances Mohammad Safadi, lui aussi un Tripolitain, a affirmé que ces combats étaient une réponse à la formation du gouvernement. Les partisans de Saad Hariri ont rejeté en bloc ces accusations, intensifiant leurs attaques contre le gouvernement dominé, selon eux, par la Syrie et le Hezbollah.
Les miliciens se sont retirés des rues mais ils peuvent y revenir à n’importe quel moment. Pour rassurer la population, Najib Mikati a ordonné à l’armée de frapper d’une main de fer. La troupe, qui a eu plusieurs victimes dans ses rangs, a annoncé que les auteurs des crimes ne seront pas impunis. Et le ministre de l’Intérieur a assuré que les armes seront ramassées. Une promesse déjà faite dans le passé, mais jamais tenue.