L'armée et le président de la transition s’opposent au retour dans l’immédiat de Marc Ravalomanana

A Madagascar, l’armée, la gendarmerie et la police s’opposent fermement au retour dans l’immédiat de Marc Ravalomanana. Les forces de l’ordre l’ont déclaré hier devant la presse, deux jours après le sommet de la SADC à Johannesburg. Les Etats d’Afrique australe avaient entre autres demandé le retour sans condition de l’ex-président, en exil en Afrique du Sud depuis son éviction du pouvoir en 2009. Andry Rajoelina, qui dirige l’actuelle transition, est lui aussi sorti de sa réserve. Pour lui, cette recommandation de la SADC ne change rien, c’est aux autorités de transition de décider du retour ou non de Marc Ravalomanana. L’ancien président, plusieurs fois condamné par contumace, pourrait purger ses peines s’il rentre dans son pays.

C’est d’une manière détournée qu’Andry Rajoelina a rejeté la possibilité d’un retour prochain de Marc Ravalomanana. Après avoir remercié la SADC pour ses efforts déployés pour résoudre la crise, le président de la transition a déclaré que c’est bien la première feuille de route, paraphée par 8 groupements politiques qui est la seule valable, sans amendements, la clause sur le retour de l’ancien président resterait donc inchangée. « En ce qui concerne Marc Ravalomanana en particulier, il a été dit clairement dans la feuille de route, que quand la situation politique sera apaisée et s’il ne perturbe pas l’ordre public, on pourra accepter son retour ». Le tribunal et des peines l’attendent, à rajouter Adry Rajoelina.

Pas question donc d’accorder l’amnistie à l’ancien président condamné plusieurs fois par contumace. Des condamnations que l’intéressé a toujours contestées. Andry Rajoelina pourra en tout cas compter sur le soutien de l’armée. La déclaration officielle est lue par le chef de l’état-major, le général André Ndriarijaona : « Profondément préoccupé par le risque et menace réelle de troubles et d’affrontements, les forces de l’ordre s’opposent fermement au retour dans l’immédiat de l’ancien président Marc Ravalomanana pour préserver l’ordre et la sécurité publique ». De son côté la mouvance de l’ancien président envisage de demander à la SADC d’accroître la pression sur le régime pour qu’il accepte ce retour.
 

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