La validation par la SADC de la feuille de route devrait aider à sa mise en œuvre concrète, même si le régime en place argue qu’il a déjà installé un gouvernement et des institutions de transition consensuelles. Mais l’opposition va-t-elle désormais accepter d’adhérer au processus ? Elle réclamait un partage plus équilibré du pouvoir, pas sûr qu’on lui laisse, par exemple, le poste de Premier ministre.
En fait, la grande nouveauté dans la position de l’organisation régionale, c’est cette exigence du retour de Marc Ravalomanana. Mais de quel moyen dispose-t-elle pour l’imposer ? D’autant que l’ex-président a déjà été condamné trois fois depuis son éviction, dans des dossiers économiques mais aussi pour la tuerie du 7 février 2009, pour laquelle il a écopé de la perpétuité.
Tomaz Salomao, secrétaire exécutif de la SADC, évoque une amnistie sans davantage de précision, mais outre l’aspect judiciaire, les obstacles politiques locaux ne seront pas levés par le simple fait d’un communiqué de l’organisation.
La remise en jeu du riche et revanchard Marc Ravalomanana, qui a gardé une certaine popularité, est sans aucun doute la principale angoisse de ses adversaires d’aujourd’hui, qui étaient parfois aussi ses alliés d’hier.