Trevor Manuel et Grigori Martchenko renoncent à leurs candidatures au FMI

Ils n’iront pas au FMI. Ce vendredi 10 juin 2011 est la date limite de dépôt des candidatures à la tête du FMI, mais ni Trevor Manuel, l’un des poids lourds de la politique sud-africaine ni le président de la Banque centrale du Kazakhstan, Grigori Martchenko ne présenteront  leurs candidatures au poste de directeur général du Fonds monétaire international.

C’est sur l’Afrique du Sud que Trevor Manuel veut se concentrer, dit-il. Ancien ministre des Finances respecté, poids lourd du gouvernement, il dirige la commission nationale au Plan. Et toutes ces qualités en faisaient un excellent candidat pour la direction du FMI, alors que de plus en plus de pays émergents estiment que le prochain dirigeant du Fonds doit être l’un des leurs.

Trevor Manuel reconnaît d’ailleurs que l’Afrique du Sud et l’Union africaine l’auraient sans doute soutenu s’il avait annoncé sa candidature. Mais finalement il n’y va pas. Et il estime qu’on aurait pu faire plus pour convaincre les Européens de choisir le prochain directeur du FMI au sein des pays émergents.

Vu le poids de l’Union européenne dans le choix du directeur, Trevor Manuel juge qu’il n’y aura pas de surprise mais il insiste : « Il faut un changement au FMI ».

Et qu’on ne se méprenne pas, il ne tient pas là des propos anti-européens. Selon lui, les risques majeurs pour l’économie mondiale viennent d’Europe, avec d’immenses déséquilibres.

Trevor Manuel pense que ce serait vraiment dommage en conséquence de finir avec un Européen à la tête du Fonds. Un Européen lié par les décisions de l’Union européenne, alors qu’il faudrait une nouvelle tête pour permettre des réformes en profondeur de l’institution.

Le Kazakh Martchenko jette l'éponge aussi

Quant au Kazakh Grigori Martchenko il a confié aux journalistes avoir appris sa candidature par un message envoyé sur son téléphone portable. Martchenko avait été intronisé comme candidat par la Communauté des Etats indépendants (ex-URSS moins les pays baltes et la Géorgie) le jour même de l'annonce de la démission de Dominique Strauss-Kahn. Il estime qu'il n'avait aucune chance de l'emporter.

« Pas mal de gens ont les qualifications. Mais, encore une fois, il ne s'agit pas d'une compétition juste, il s'agit de politique. Et je pense qu'en l'occurrence une décision politique a déjà été prise. Les pays en développement ne sont pas en mesure de s'unir autour d'un candidat unique », a déclaré Grigori Martchenko.

C’est donc désormais un duel annoncé entre la ministre de l'Economie française Christine Lagarde et le gouverneur de la Banque centrale mexicaine Agustin Carstens pour la direction de FMI.

La Française, grande favorite pour succéder à Dominique Strauss-Kahn, effectue une tournée dans les pays émergents pour les rallier à sa candidature. Ni les Brésiliens, ni les Indiens, à qui elle a aussi rendu visite, n'ont dit s’ils soutiendraient sa candidature. En revanche, les gouverneurs de la Banque africaine de développement , réunis à Lisbonne au Portugal, lui ont apporté leur soutien.

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