Le régime de Khartoum souffle, comme souvent, le chaud et le froid. Le 4 juin dernier, le numéro un soudanais tenait des propos conciliants, laissant entendre qu'il était disposé à négocier avec les autorités sudistes mais dans le même temps, il défie la communauté internationale en refusant de retirer ses troupes d'Abyei comme le lui demandent les 15 Etats membres du Conseil de sécurité de l'ONU.
Pour l'heure, les discussions entre Khartoum et Juba sous l'égide de l'Union africaine n'ont rien donné. L'occupation d'Abyei par les Nordistes et l'afflux des misseryas, tribus d'éleveurs arabes, dans la ville ravive les craintes d'une nouvelle guerre civile après l'indépendance du Sud en juillet prochain.
Bras de fer pour le contrôle des ressources pétrolières du Sud
Pour certains observateurs, Khartoum affiche une position très dure vis à vis du Sud pour démontrer qu'après la partition le Soudan du Nord restera le partenaire le plus puissant. Cela expliquerait la stratégie de la tension maintenue par Kkhartoum dans les champs pétroliers du Sud. Le Nord est soupçonné d'encourager les milices basées dans l'Etat du Nil bleu, l'Etat de l'Unité et le Sud-Kordofan où les violences se poursuivent depuis plusieurs mois. Khartoum, qui va perdre une région qui recèle 75% des revenus pétroliers, veut réaffirmer qu'il contrôle la situation et prouver que la vulnérabilité des Sudistes les oblige à se montrer très accommodants dans le partage des ressources.