Soudan: la question du partage des revenus du pétrole reste entière

Au Soudan, la prise par les nordistes d'Abyei, territoire riche en pétrole, intervient alors que les négociations menées à Addis-Abeba sur les questions économiques ont échoué. La question du partage des revenus du pétrole entre Khartoum et Juba reste donc entière.

Khartoum et Juba n'ont pas réussi à trouver de compromis sur le partage des revenus du pétrole. Les positions sont terriblement éloignées. Le régime d'Omar el-Béchir a proposé qu'après le 9 juillet, date officielle de l'indépendance du Sud-Soudan, une période de transition financière soit mise en place. En clair, que Khartoum puisse conserver pendant cette période la moitie des revenus pétroliers.

Hors de question, ont répondu les autorités sudistes qui estiment ne devoir payer que des droits de transit et d'évacuation de l'or noir puisque les infrastructures se trouvent au nord. « Nous ferons comme l'Ukraine avec la Russie ou le Tchad avec le Cameroun », confie un conseiller du SPLM, le parti au pouvoir à Juba.

Pour l'heure, aucun des deux camps ne semble prêt à faire de concession. La communauté internationale ne cache pas son inquiétude. « Nous risquons une situation loose-loose » (perdant-perdant), explique un diplomate occidental proche du dossier.

Le bras de fer entre les deux parties soudanaises peut-il déboucher sur un nouveau conflit armé ? Dans cette hypothèse, les deux camps auront beaucoup à perdre. Et en premier lieu, le gouvernement de Khartoum qui ne pourra plus compter sur un soutien international, notamment sur l’épineuse question de l'allégement de sa dette, et n'obtiendra pas la levée des sanctions promises par les Américains.

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