Riek Machar s'est déplacé en personne à Khartoum cet après-midi. Il y a rencontré son homologue nordiste Ali Osman Taha. Ces discussions sont, selon la présidence du Sud-Soudan à Juba, destinées « à désamorcer les tensions autour d'Abyei ». Il faut dire qu'il y a urgence à régler le problème de la région pétrolière.
Le 21 mai dernier, les forces armées du Soudan (les nordistes) ont pris le contrôle de la ville et se sont déployées sur plusieurs kilomètres au sud, en violation des accords de paix de 2005. Conséquence de cette occupation : la fuite de 30 à 40 000 personnes vers la zone sous contrôle de l'armée sudiste. Les sudistes estiment à 150 000 le nombre de déplacés. La mission de l'ONU confirme qu'Abyei est désormais une ville fantôme.
Hier, vendredi 28 mai, un haut responsable du NCP, le parti au pouvoir à Khartoum, a annoncé que le nord restait ouvert à la négociation. La veille, le président sudiste Salva Kiir exigeait le retrait inconditionnel des nordistes d'Abyei. En janvier dernier, un référendum sur l'avenir de cette région a été repoussé sine die. Depuis, les incidents militaires s'y sont multipliés.
La tension est montée d'un cran lorsque le gouvernement sudiste a décidé d'inscrire dans le projet de constitution la zone d'Abyei en territoire du Sud-Soudan. Un panel d'experts présidé par l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki a proposé des solutions à cette épineuse question. Sudistes et nordistes sont d'ailleurs réunis ce samedi 28 mai à Addis-Abeba pour en discuter sous l'égide de l'Union africaine.