Attentat de Marrakech : Aqmi nie toute responsabilité

Dès le lendemain de l’attentat de Marrakech, le ministre de l’Intérieur marocain, Taied Cherkaoui, avait évoqué une possible implication de l’organisation terroriste d'Oussama ben Laden, indiquant que le mode opératoire rappelait, «le style utilisé d’habitude par al-Qaïda». Des propos auxquels a réagi directement Aqmi. Dans un communiqué qui reste à authentifier, publié vendredi soir sur le site d’une agence de presse mauritanienne, l’organisation nie toute implication dans l’attentat. 

«Nous avons suivi l’attentat contre l’Argana à Marrakech puis les accusations du ministre marocain de l’Intérieur et d’autres personnes selon lesquelles al-Qaïda au Maghreb islamique serait à l’origine de l’incident», débute le communiqué de l’ANI, l'Agence Nouakchott Informations. L’organisation terroriste poursuit : « Nous démentons toute relation avec cette explosion et affirmons n’être impliqué ni de près,  ni de loin dans cette opération, avant de préciser, bien que les frappes contre les juifs et les croisés et leurs intérêts fassent partie de nos priorités, nous nous efforçons de choisir un moment et un lieu qui ne soient pas en contradiction avec les intérêts de la nation musulmane et des actions qui tendent à sa libération». La suite du texte exhorte ainsi les Marocains à se mobiliser jusqu’à la chute du régime.

Le communiqué n’a pas encore été authentifié mais l’ANI a déjà publié plusieurs messages d’Aqmi qui se sont révélés généralement fiables. Son directeur, spécialiste du terrorisme au Sahel, est catégorique : «Je n’ai aucun doute sur son authenticité. Ce document émane de Salah Abou Mohammed, un Algérien chargé de la communication et proche de Droukdel, le chef d’Aqmi», explique-t-il. Et il ajoute que les autorités marocaines décrivent le principal suspect arrêté comme un admirateur d’al-Qaïda, ne contredit pas forcément ce démenti.

Al-Qaïda est devenu une idéologie que des individus peuvent s’approprier jusqu’à agir selon ses principes sans pour autant appartenir à l’organisation. Dans les chancelleries de Nouakchott, on dit attendre l’authentification, tout en soulignant qu’Aqmi revendique généralement ses actions. Que cela n’ait pas été le cas pour l’attentat de Marrakech donne ainsi plus de crédit à ce démenti.

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