Jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi, des dizaines de badauds sont venus se serrer contre le cordon de sécurité pour voir. Au second plan, le café Argana est éventré et le toit du premier étage, déchiqueté, a été littéralement soufflé. Un témoin raconte avoir entendu l’explosion alors qu’il se trouvait à deux kilomètres de la place Djemaa el-Fna, le cœur de Marrakech où passent tous les jours de milliers de touristes.
Toujours pas de revendication
Plus de douze heures après l’attentat, faute de revendication, son motif reste inconnu. Si l'enquête ne privilégie encore aucune piste, al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est soupçonnée. Plusieurs indices laisseraient en effet envisager que l'organisation terroriste puisse être impliquée : le mode opératoire professionnel, le fait de viser des étrangers, et une volonté de l'Aqmi d'installer une cellule au Maroc.
Par ailleurs, une vidéo attribuée à Aqmi a menacé le Maroc trois jours avant l'attentat pour venger les islamistes emprisonnés dans le pays. Le fait qu'elle soit signée Aqmi montrerait que l'attentat n'aurait pas été perpétré par des groupuscules marocains mais par l'étranger. Mais si l'hypothèse d'al-Qaïda est de plus en plus sérieuse, aucune piste n'est écartée.
Le ministre de l'Intérieur marocain a indiqué ce vendredi 28 avril 2011 que l'attentat a été provoqué par un engin explosif déclenché à distance. Il était composé d'un produit hautement explosif, souvent utilisé par Aqmi. Un médecin de l’hôpital de Marrakech a également rapporté la trace d’impacts de clous sur le corps de plusieurs victimes, confirmant l’hypothèse d’une bombe artisanale. Sur la place Djemaa el-Fna, ces informations suscitent la tristesse et la désolation des Marocains. Ils craignent également que ce drame nuise au tourisme, un secteur d’activité crucial pour le pays.