Situation humanitaire toujours préoccupante en Libye

Entre 3 000 et 4 000 réfugiés libyens et étrangers, fuyant les combats, arrivent chaque jour en Tunisie. Les organisations humanitaires locales et internationales les accueillent dans les camps. Celles-ci continuent d'assurer évacuations et rapatriements, notamment au départ de la ville de Misrata, où il resterait encore 300 à 400 étrangers.

L'Organisation internationale des migrations (OIM), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Médecins sans frontières (MSF), et de nombreuses autres organisations humanitaires s'activent en Libye pour évacuer les blessés, les migrants étrangers et les réfugiés.

La ville de Misrata, où des tirs de mortier étaient entendus jeudi, visant un quartier qui abrite une centrale électrique, reste l'urgence. L'OIM, qui vient d'effectuer une opération d'évacuation périlleuse par bateau ce mercredi, à destination de Benghazi, attend de pouvoir repartir. 

Le CICR a évacué, en quatre rotations entre le 18 et le 26 avril, quelque 2 500 personnes dont près de 1 300 Nigériens sur Benghazi et le port de Tobrouk, à l'est du pays.

Les tirs d'obus des forces pro-Kadhafi ont décimé ce mercredi une famille nigériane entière dans un camp de réfugiés de la ville. Selon les insurgés, les troupes loyalistes se seraient retirées des faubourgs, mais auraient dispersé des mines autour de la ville.

Une équipe de MSF d'une vingtaine de personnes est venue renforcer le personnel des hôpitaux de Kasr Ahmed et Al-Hikma de Misrata. Leur objectif étant aussi de fournir des soins aux migrants asiatiques et africains qui campent autour du port.

La Grèce a annoncé qu'elle enverrait un bateau d'aide humanitaire aux insurgés libyens de Benghazi dans les prochaines semaines. Le gouvernement grec, qui n'a pas reconnu le Conseil national de transition, organe des insurgés, a reçu deux fois des émissaires du dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi.

Dans l'ouest du pays, à Dehiba, à la frontière tunisienne, on compte aujourd'hui entre 2 000 et 4 000 réfugiés par jour. La Tunisie est le pays qui a accueilli le plus de réfugiés à la date d'aujourd'hui.

Un nouveau camp d'accueil est en cours d'installation, à 120 km de la frontière, avec l'aide financière et logistique du Qatar.

Au moins 760 immigrants en provenance des côtes africaines sont arrivés ce jeudi sur des embarcations de fortune à Lampedusa, en Italie. La majorité, originaire d'Afrique subsaharienne, fuyant la guerre en Libye.

Depuis le début de l'année, environ 8 000 migrants sont venus de Libye, 23 000 de Tunisie, mais la plupart ont déjà quitté l'île italienne pour rejoindre d'autres pays européens.

Selon des estimations, il y avait en Libye avant la crise :

1 million d'Égyptiens
80 000 Pakistanais
59 000 Soudanais
63 000 Bangladeshis
26 000 Philippins
10 500 Vietnamiens
2 000 Népalais
et une large population, non comptabilisée, d'Africains principalement du Niger, Tchad, Mali, Nigeria et Ghana.

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