La conférence de presse du ministre de l’Intérieur marocain concernant l’attentat du 28 avril dernier dans un café de la place Djemaa el-Fna a permis d’en savoir un peu plus sur les trois suspects arrêtés. Mais leurs identités n'ont pas été révélées.
Taïeb Cherkaoui a avancé des raisons de sécurité pour justifier ce silence et a confirmé que le principal auteur de l’attentat avait bien été arrêté. Des traces d’explosif, du matériel dont le jeune homme aurait tenté de se débarrasser, ont mis les enquêteurs sur sa piste. Des aveux ont ensuite suivi.
Le jeune homme aurait appris à fabriquer sa bombe sur internet. Grâce à son travail au port de la ville de Safi, il se serait débrouillé pour acheminer, et ensuite accumuler les explosifs dans la maison de ses parents, jusqu’à fabriquer une bombe de sept à huit kilos. Un explosif qu’il a déclenché ensuite, grâce à son téléphone portable. Enfin, le principal suspect aurait reconnu son admiration pour le jihad et son appartenance à al-Qaïda. Le ministre est resté assez vague sur la nature exacte des liens que les suspects ont avec al-Qaïda.
L’attentat visait-il les Français ? Etait-il une commande ou plutôt le fruit d’une volonté personnelle ? Toutes ces questions restent posées, même si visiblement, c'est plutôt l’hypothèse d’un désir personnel ou d’une opération à son compte, qui prime, puisque le principal suspect aurait tenté, à au moins trois reprises, de se rendre en Irak, pour combattre aux côtés de jihadistes. La dernière tentative date de 2008. Il a été refoulé au Maroc. Et selon le ministre, c’est de cet échec qu’est née l’idée de commettre un attentat sanglant à Marrakech.