Au Nigeria, plus de 500 morts dans les violences postélectorales

Plus de 500 personnes, majoritairement musulmanes, ont été tuées dans le nord du Nigeria lors d'une vague de violence. Les émeutes ont éclaté après la victoire le 16 avril du chef de l'Etat sortant, Goodluck Jonathan, un chrétien originaire du Sud. Selon le CRC, Congrès des droits civiques du Nigeria, plus d'un demi-millier de personnes ont été tuées lundi et mardi derniers dans les seules trois villes de Zonkwa, Kafanchan et Zangon Katak dans le sud de l'Etat de Kaduna, l'un des plus touchés. D'après une compilation de chiffres tirés d'estimations en provenance de personnels de la Croix-Rouge, de travailleurs sociaux et de journalistes de Reuters qui se sont rendus dans les morgues, les émeutes auraient fait au moins 130 morts dans quelques centres urbains.

Plus de 500 personnes auraient été tuées lors des émeutes qui ont suivi l’élection présidentielle, samedi dernier. C’est ce qu’affirme une ONG nigériane de défense des droits civiques qui, jusque-là, faisait état de 250 morts.

Les autorités nigérianes se refusent toujours d'infirmer ou confirmer ces chiffres pour ne pas aggraver les tensions intercommunautaires. Mais selon des sources concordantes, le bilan pourrait encore s’alourdir dans la mesure où certaines zones rurales isolées n’ont pas été encore inspectées notamment dans l’Etat central de Kaduna.

De manière générale, la situation reste très tendue dans la région nord du Nigeria à la veille des élections des gouverneurs. D’autant que le Congrès pour le changement progressif, le parti de Muhammadu Buhari, le candidat malheureux à la présidentielle, a une nouvelle fois dénoncé le 23 avril, des irrégularités et des fraudes. Le CPC a réclamé une analyse biométrique des bulletins de vote dans au moins 11 des 36 Etats du pays.

En attendant, les forces de sécurité sont en alerte maximum. Quant au nombre des réfugiés, il augmente de jour en jour. La Croix-Rouge estime désormais que quelque 74 000 personnes auraient fui leurs habitations et hésiteraient à y retourner à l’approche du scrutin de mardi.

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