A Madagascar, les grossistes entament un bras de fer avec les autorités

Les commerçants grossistes de Madagascar sont en grève pour protester contre les mesures visant à assainir les marchés et à remplir les caisses de l’Etat. Un mouvement qui pénalise l’approvisionnement des détaillants et menace les consommateurs à l’approche des festivités pascales.

A Madagascar, alors que l’actualité politique est en suspens avant la décision de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) sur la feuille de route, ce sont des questions socio-économiques qui font surface. La compagnie Air Madagascar a été sanctionnée par la Commission européenne, les pétroliers sont en conflit ouvert avec le régime, la Jirama, qui distribue l’eau et l’électricité, est en souffrance, et, depuis quelques jours, on s’inquiète du début de bras de fer entre les autorités et les commerçants grossistes. Ces derniers ont fait grève cette semaine et menacent de durcir le mouvement si leurs revendications ne sont pas entendues.

Une marge bénéficiaire trop faible

Les revendications des commerçants sont assez techniques, mais ce sont les conséquences de cette grogne qui inquiètent les consommateurs. L’accès aux produits de première nécessité dans les petites épiceries de quartier pourrait-il être bloqué ? Les autorités veulent assainir les marchés mais aussi remplir un peu mieux les caisses de l’Etat. C’est pourquoi elles avaient annoncé un renforcement des vérifications des ventes. Cette mesure censée protéger les commerçants formels face à l’afflux des nouveaux arrivants sur le marché du commerce de gros n’a pourtant pas satisfait les bénéficiaires présumés. Ceux-ci réclament au contraire un allègement des procédures. Les grossistes contestent par la même occasion la taxation de 10% du chiffre d’affaires, clamant que leur marge bénéficiaire est beaucoup trop faible.

Contrôle suspendu

Mardi 19 avril, au seul marché d’Anosibe (au centre du pays), ils étaient deux mille à avoir cessé leur activité, provoquant déjà une certaine déstabilisation, notamment chez les détaillants venus parfois de loin pour s’approvisionner. Pour calmer leurs ardeurs à l’approche des festivités pascales, une rencontre a eu lieu avec les ministères de tutelle et les représentants de la mairie. Le contrôle des factures a été provisoirement suspendu, mais les négociations reprendront sitôt le week-end passé.

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