Andry Rajoelina tente de séduire l’Afrique australe

Le président de la transition malgache Andry Rajoelina achève une tournée en Afrique australe. Les Etats de la SADC pourraient offrir un appui à sa feuille de route visant à sortir Madagascar de la crise où le pays est empêtré.

Après deux jours sur le continent africain, Andry Rajoelina, le président de la transition malgache, est rentré hier à Madagascar. Satisfait de ses rencontres avec les présidents namibien et mozambicain, il a affirmé que la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) devrait valider la feuille de route de sortie de crise telle qu’elle est, sans y apporter d’amendement. A un peu plus d’un mois du sommet des chefs d’Etat de la communauté des Etats d’Afrique australe, Andry Rajoelina devrait poursuivre son offensive diplomatique au-delà de la Namibie et du Mozambique, notamment très bientôt en Afrique du Sud, après un premier rendez-vous annulé au dernier moment avec Jacob Zuma.

Avant la crise, la plupart des Malgaches ignoraient tout de la SADC. Elle fait désormais partie intégrante de la vie politique locale. Au gré du temps et du travail de ses médiateurs, le régime de transition l’a d’abord persiflée. Elle s’en remet aujourd’hui à elle pour que la feuille de route actuelle soit mise en œuvre. L’opposition a, logiquement, à peu près fait le chemin inverse.

Le lobbying de Marc Ravalomanana

De retour de Namibie et du Mozambique, Andry Rajoelina espère avoir convaincu de sa bonne foi quand il dit avoir mis en place un gouvernement de consensus et promet d’organiser au plus vite des élections crédibles et équitables. Méconnu par ses pairs, souffrant même le plus souvent d’une image négative, il s’est félicité de l’accueil qui lui a été réservé, alors même qu’il est censé être interdit de voyager sur le continent par l’Union africaine.

Il n’est toutefois pas le seul à tenter de convaincre les chefs d’Etat de la SADC. Marc Ravalomanana pratique un lobbying intense depuis qu’il est exilé en Afrique du Sud.
Cette semaine, l’ancien président de Madagascar a marqué son adversaire à la culotte. Trois de ses émissaires ont en effet rencontré le président namibien, juste après la visite de M. Rajoelina, pour défendre les accords de Maputo et d’Addis-Abeba, aux oubliettes depuis leur signature en 2009.

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