Avec notre correspondante à Johannesburg.
Le dirigeant de la jeunesse du Congrès national africain (ANC), le très polémique Julius Malema, s’est à nouveau défendu, mercredi 20 avril, devant le tribunal pour l’Egalité sud-africain.
« Tirer sur les Boers, les fermiers… » (« Shoot the Boer »). C’est pour cette chanson que Julius Malema se retrouve devant la justice depuis le 11 avril. Une association de défense des Afrikaners, les descendants des colons néerlandais, et une association d’agriculteurs considèrent que cette chanson incite à la haine contre les Blancs. L’ANC, elle, estime qu’il s’agit là de défendre l’héritage de la lutte contre l’apartheid.
Tous les jours, une centaine de militants et de badauds viennent soutenir Julius Malema et suivre les audiences en direct sur un écran géant. Mercredi 20 avril, ils ont entonné le chant incriminé devant le tribunal. Dodo Mushane, de la Ligue des jeunes de l’ANC : « Nous n’avons pas à nous excuser de chanter Dubula Dubul’ Ibhulu, parce que là, il est question de notre culture, de notre histoire, notre héritage. Si nous craignons de chanter cela, alors demain ils pourraient venir et nous demander de nous excuser d’avoir été pauvres et d’être Noirs. Cela n’arrivera pas. Nous respectons la loi. C’est notre loi, nous avons fait une constitution. C’est grâce à nous qu’ils ont une plateforme législative pour pouvoir contester nos chants révolutionnaires. »
Le procès, qui se poursuit ce jeudi 21 avril, met à jour les tensions raciales qui subsistent dans le pays.