Avec notre correspondante à Johannesburg, Sophie Ribstein
Les provocations de Julius Malema ont fini par agacer son propre camp. Ce lundi 3 mai, le chef de la Ligue des jeunes de l'ANC va devoir répondre aux questions de plusieurs dirigeants du parti.
Dernière incartade le mois dernier : il a traité un journaliste de la BBC de «bâtard» avant de l'expulser d'une conférence de presse. C'en était trop. Jacob Zuma a alors mis en garde son poulain et l'a sermonné pour avoir discrédité le parti.
Malema a transgressé par deux fois les règles de bonne conduite politique : il s'est exprimé sur le meurtre du dirigeant d'extrême droite Eugène Terre Blanche et il a continué de chanter en public le refrain «dubulu ibhunu» qui signifie « tuons les Boers, tuons les fermiers blancs !» Récemment, le jeune politicien a aussi été attaqué sur son train de vie : montres de valeurs, villas de luxe et soirée au champagne.
Ses dérapages n'amusent désormais plus la galerie. La plupart des membres du jury devant lequel il comparaît aujourd'hui ont déjà fait entendre qu'ils ne supportent plus ses débordements. Si Malema est jugé coupable par l'ANC, il aura deux semaines pour faire appel de la décision. Le lieu de la rencontre est tenu secret et on ignore aussi ce que risque vraiment le jeune leader.