Ce dimanche, des tirs intenses sur la porte ouest d'Ajdabiya indiquaient que les forces pro-Kadhafi étaient parvenues à moins de 20 km de la ville. Une contre-attaque menée après l'offensive des insurgés du 16 avril, au cours de laquelle ils avaient progressé d'une quarantaine de kilomètres en direction de Brega, à la faveur de bombardements de l'Otan.
Les insurgés se sont déployés sur les grandes artères d'Ajdabiya et ont érigé des barricades pour ralentir l'entrée des troupes loyalistes au dirigeant libyen mais finalement, celles-ci se sont repliés.
À Misrata (ouest), les combats avaient repris de plus belle au milieu de la journée du 17 avril faisant 16 morts et 71 blessés. « Ca se complique. Il y a beaucoup de blessures par balles à la tête » a indiqué un médecin laissant entendre que les attaquants sont désormais des tireurs entraînés.
L'organisation non gouvermentale, Human Rights Watch, a confirmé ce dimanche l'utilisation de bombes à sous-munitions (une bombe contenant plusieurs petites bombes) par les troupes pro-Kadhafi. Le régime a fermement démenti avoir utilisé ces armes, interdites depuis l'année dernière.
À Misrata, une dizaine de milliers de migrants, notamment égyptiens et nigériens, attendaient toujours leur évacuation dans des conditions précaires. Les bateaux de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) font la navette entre les villes de Misrata et Benghazi, fief des rebelles dans l'est. Selon l'OIM, qui a déjà acheminé 1 200 migrants vendredi, il resterait environ 7 000 personnes à évacuer à Misrata. Mal nourries, sans abris, ni accès à l'eau potable ou à des soins médicaux, leurs conditions de survie restent « très inquiétantes ».
Selon le responsable de l'OIM sur place, Jeremy Haslam, interrogé par l'AFP, les bateaux devaient embarquer en priorité « les plus vulnérables, ceux originaires d'Afrique de l'Ouest, notamment du Tchad et du Niger, qui sont les moins bien soignés par la population ».
À Benghazi, alors que 800 migrants partaient en bus pour la frontière égyptienne, plusieurs centaines de Tchadiens, en majorité des femmes et des enfants, ont demandé de l'aide à l'organisation pour être rapatriés.
D'autres ont déjà fait une partie du chemin et vivent dans des camps de regroupement comme à Faya-Largeau (Tchad) ou à Agadez (Niger) dans des conditions extrêmement précaires.
À l'ouest, les forces pro-Kadhafi ont repris plusieurs villes, près de 3 000 personnes ont fui dans les montagnes pour rejoindre la Tunisie, a indiqué le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés.