Avec notre envoyée spéciale à Benghazi
Les médiateurs sont arrivés à l’hôtel dans des voitures séparées. Tout cela, dans une certaine confusion. Le service d’ordre semblait un peu débordé. Un journaliste mauritanien qui accompagne la délégation dit avoir eu peur. Le comité d’accueil est assez dense. Une foule de manifestants est devant le bâtiment en train de crier. Les médiateurs se sont donc engouffrés dans l’hôtel pour rejoindre les responsables du Conseil national de transition. Ils arrivaient de Tripoli.
Les présidents mauritanien, congolais, le président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping, l’ambassadeur sud-africain et le ministre des Affaires étrangères ougandais, ont fait le voyage dans le même avion, suivi par l’avion du président ATT, le président malien. Ils avaient reçu une autorisation spéciale de la coalition pour atterrir à l’aéroport de Benghazi.
En ce moment, les discussions sont en cours, et doivent durer quelques heures. Les membres du panel devraient ensuite repartir vers Alger dans l’après-midi.
Une population sceptique
D’après un membre de la délégation de l’UA, il s’agit de prendre ou de reprendre le contact et établir la confiance avec les insurgés pour discuter sereinement. L’ambassadeur ougandais auprès de l’UA a déclaré que la priorité des priorités était le cessez-le-feu des deux côtés, que la solution politique était ensuite une affaire libyenne.
Mais pour l’instant, la foule massée devant l’hôtel, est très méfiante. Ils disent tous la même chose : « Pas de transition qui impliquerait le maintien au pouvoir de Mouammar Kadhafi ou l’un de ses fils » … « Allez dire ça aux mères de familles qui ont perdu leurs fils à cause du régime », dit un autre manifestant.
Même si Mouammar Kadhafi s’est dit prêt à accepter la feuille de route de l’UA, les propositions des médiateurs suscitent ici le scepticisme de la population. Pour certains, ces propositions du panel sont même l’occasion de gagner du temps pour le colonel, et pour eux plus de temps. Cela signifie encore plus de morts.