Avec nos envoyés spéciaux à Benghazi
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les insurgés ne croient pas vraiment au succès de cette médiation africaine. Ils sont plus que sceptiques.
Un des porte-paroles du Conseil national de la transition, Mustafa Galliani, a indiqué que la « délégation serait reçue avec tout le respect mérité ». Les médiateurs veulent proposer l’instauration d’une période de transition et l’adoption de réformes politiques. Et pour le conseil, qui représente les insurgés, il est hors de question de discuter d’une transition qui comprendrait le maintien au pouvoir de Mouammar Kadhafi ou de l’un de ses fils. Ce n’est pas négociable.
Les opposants que nous avons interrogés, place de la Liberté à Benghazi ce dimanche, nous ont dit la même chose. « Un cessez-le-feu, oui, si le régime le respecte vraiment ».
Mais pour eux, il n’y aura pas de solution politique, sans le départ du colonel Kadhafi. Ils n’accepteront aucun compromis. C’est la base d’un éventuel dialogue. Beaucoup de scepticisme, donc, avant l’arrivée des présidents du panel, attendus dans la soirée, ici à Benghazi, et même de la méfiance, car pour certains révolutionnaires, l’Union africaine est dans le camp du régime. Ils rappellent que Mouammar Kadhafi est l’artisan de l’UA, qu’il la finance, qu’il s’est auto-qualifié de « roi des rois d’Afrique ».
Donc on l’aura compris, les opposants n’attendent pas grand-chose de cette visite, et la mission des médiateurs ici à Benghazi, s’annonce très délicate.