Arracher des deux camps un cessez-le feu immédiat, c'est l'objectif affiché par ce panel de médiateurs de l'Union africaine qui rencontre ce dimanche 10 avril 2011 le guide libyen puis, dans la foulée, des responsables de l'insurrection dans leur fief de Benghazi.
Il y a un mois, alors que les chefs d'Etat étaient sur le point de se rendre à Tripoli, leur mission a dû être annulée faute d'autorisation pour pénétrer dans la zone d'exclusion aérienne décrétée par les pays occidentaux.
Mais aujourd'hui la donne a changé. L'opération des frappes aériennes est dans l'impasse et les troupes rebelles au sol, ensablées. C'est donc presque courtisés par l'Otan, qui a repris le dossier, que les chefs d'Etat renouent avec la voie diplomatique.
Leur feuille de route en quatre points n'a pas varié et devrait aboutir à « la mise en place d'une période de transition, avec à la clef, des institutions démocratiques ». Côté Mouammar Kadhafi, le plan est d’ores et déjà accepté et on se dit même prêt à oeuvrer pour un cessez-le-feu crédible et effectif.
Quant à la rébellion libyenne, elle déclare qu'elle recevra les chefs d'Etat avec tout le respect mérité, mais affirme fermement qu'elle rejettera tout cessez-le-feu impliquant le maintien au pouvoir du colonel Kadhafi ou de ses fils.
L'Otan prône une solution politique
Toujours sur le front diplomatique, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen a déclaré au journal allemand, Der Spiegel, qu'il n'y a pas de solution militaire à la crise en Libye et qu'il faut donc trouver une solution politique.
Décryptage avec Pascal Boniface de l'Institut de relations internationales et stratégiques :
Misrata, ville assiégée, ville affamée, attend des secours
A Misrata, à l’ouest, les insurgés résistent tant bien que mal. Mais la troisième ville du pays (à un peu plus de 200 kilomètres à l’est de Tripoli) est assiégée depuis des semaines par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi. Les habitants manquent de tout. La Croix rouge a affrété un navire d’aide qui est arrivé samedi 9 avril. Un autre bateau se préparait à partir dans la nuit depuis le port militaire de Benghazi. A son bord, du matériel médical et des médicaments.
Le reportage de nos envoyés spéciaux à Benghazi