Les réactions de la communauté internationale à l'arrestation de Laurent Gbagbo

L’arrestation de Laurent Gbagbo lundi 11 avril 2011 a été accueillie favorablement par la communauté internationale, laquelle avait reconnu dans son ensemble la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle. Les chancelleries et les politiques insistent sur le fait que le président déchu doit être traité avec respect et souhaitent que la paix s’installe en Côte d’Ivoire. Voici les premières réactions.

« Les Etats-Unis saluent l'évolution décisive des événements en Côte d'Ivoire, au moment où se concluent les prétentions illégitimes au pouvoir de l'ancien président Laurent Gbagbo » a fait savoir le président des Etats-Unis, Barack Obama, dans un communiqué. « Tous les groupes de miliciens doivent déposer les armes et reconnaître une armée représentative qui protégera tous (les Ivoiriens) sous l'autorité du président (Alassane) Ouattara » a-t-il ajouté.

L'arrestation de Laurent Gbagbo « envoie un signal fort aux dictateurs » de la région et au-delà qu'ils ne « devraient pas mépriser » la voix de leurs peuples qui réclament des élections libres et justes, a jugé pour sa part la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton.

Un chapitre malheureux «qui n'aurait jamais dû exister» a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a annoncé qu'il allait «parler avec le président Ouattara» afin de déterminer «comment les Nations unies et le gouvernement de Côte d'Ivoire peuvent travailler ensemble».

« La Côte d'Ivoire va enfin sortir de la situation difficile dans laquelle l'avait plongée Laurent Gbagbo. Ce qui est important, c'est de travailler à la réconciliation de tous les Ivoiriens », a estimé Serigne Mbacké Ndiaye, ministre et porte-parole du président sénégalais Abdoulaye Wade. « Nous souhaitons que la Côte d'Ivoire, qui est une locomotive en Afrique de l'Ouest, retrouve la paix. Nous ne doutons pas que Alassane Ouattara sera à la hauteur et qu'il n'y aura pas de chasses aux sorcières », a ajouté M. Ndiaye.

Jean-Marie Ehouzou, ministre béninois des Affaires étrangères a confié sur RFI « quels que soient les intervenants, l’essentiel c’était que la Côte d’Ivoire connaisse la paix ». Je ne suis pas choqué que la France soit intervenue car on ne peut pas laisser les Africains s’entretuer. Que fallait-t-il faire ? Il y a une situation très grave à laquelle il fallait mettre fin », a-t-il poursuivi

Priorité à la réconciliation

Laurent Gbagbo « doit être traité avec respect », a déclaré à Londres le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague. M. Gbagbo a « agi contre tous les principes démocratiques », a-t-il confié lors d'une conférence de presse commune avec son homologue italien Franco Frattini, en visite à Londres. Il a aussi rappelé que la Grande-Bretagne avait « depuis longtemps reconnu » Alassane Ouattara « comme le président de droit de la Côte d'Ivoire ».

« Nous nous sommes engagés à agir pour favoriser le retour de la paix en Côte d'Ivoire. Nous lui fournirons un soutien à long terme  pour la prospérité afin de garantir la stabilité et aider à reconstruire le pays » a fait savoir la chef de la diplomatie de l'Union européenne, la britannique Catherine Ashton, dans un communiqué.

« La priorité doit maintenant être donnée à la réconciliation nationale y compris parmi les forces armées », a affirmé le président polonais du Parlement européen, Jerzy Buzek. La crise « aurait pu être évitée si Laurent Gbagbo avait accepté la volonté de son propre peuple, librement exprimée dans les urnes », a noté M. Buzek. Il a estimé que les Ivoiriens « ont longtemps souffert des agissements irresponsables de leur classe politique ».


 

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