Laurent Gbagbo et ses proches ont été arrêtés vers 11h, heure locale, à la résidence présidentielle d’Abidjan. « Nous avons réussi à ouvrir la cave où il était retranché avec sa femme, sa mère, sa famille, et de hauts cadres du FPI », explique Sidiki Konaté. Le porte-parole de Guillaume Soro poursuit : « Nous l'avons ensuite conduit à l'Hôtel du Golf pour le mettre à la disposition du président Ouattara ».
La TCI, télévision d’Alassane Ouattara à Abidjan, a ensuite diffusé des images de son arrivée à l'Hôtel du Golf. On y voit un Laurent Gbagbo, visiblement fatigué, sonné, en nage et qui demande à changer de chemise ; ce qui est fait. Certaines photos le montrent l'oeil droit gonflé, d'autres présentent son épouse Simone prostrée, les yeux rougis et une partie de ses tresses arrachée. D'après le journal Le Monde, l'ex-Première dame a été malmenée. Ce lundi soir, selon l'Onu, leur sécurité a été assurée par des gendarmes des Nations unies.
Polémique : qui a arrêté Laurent Gbagbo ?
Qui, des Forces républicaines ou de la force Licorne, est allé chercher Laurent Gabgbo dans sa résidence ?
Pour Guillaume Soro, le Premier ministre ivoirien, ce sont les Forces républicaines ivoiriennes qui sont intervenues.
Une version totalement démentie par le porte-parole de Laurent Gbabgo, selon lequel l'ex-président s'est rendu, sans résistance ni combat, mais aux forces françaises.
A Paris, le chef d'état-major français insiste sur le fait qu'il n'y a eu « aucun rôle particulier des forces spéciales françaises » dans l'arrestation de Laurent Gbagbo. « A aucun moment les forces françaises n'ont pénétré dans les jardins ou la résidence présidentielle », ajoute l'état-major.
Mais le ministre français de la Défense, Gérard Longuet ,a reconnu que l'engagement de l'Onuci et de Licorne avait bien été un « soutien » aérien et au sol avec notamment 20 blindés, à l'offensive des pro-Ouattara.
Et en effet, ce qui est certain, c'est que les militaires français ont lancé ce lundi matin une opération terrestre d’envergure. Selon des témoins, c'est une trentaine de chars et de blindés de l'Opération Licorne qui ont mis le cap sur Cocody, ce lundi matin, et se sont positionnés dans le quartier autour de la résidence présidentielle, épaulés par des hélicoptères français. Les tirs ont été violents selon des habitants.
Parallèlement, les forces pro-Ouattara étaient elles aussi reparties à l'offensive.
Une offensive généralisée qui avait été lancée dès dimanche soir, quand les hélicoptères de combat de l'Onuci et de Licorne avaient pilonné les bastions des forces fidèles au président sortant, officiellement pour détruire les armes lourdes du camp Gbagbo.
Au 12e jour de la bataille d'Abidjan, Laurent Gbagbo a donc cédé. Selon notre envoyé spécial, on a pu assister à des scènes de liesse dans les quartiers nord d'Abidjan. Ailleurs, dans la zone au plus fort des combats des derniers jours, RFI a pu joindre des Abidjanais encore abasourdis, soulagés que les armes se taisent, mais pour certains pas encore tout à fait rassurés. Un habitant du quartier de la résidence affirme que des miliciens pro-Gbagbo se sont simplement cachés. Dans certains quartiers des partisans du président sortant disent, en revanche, craindre des représailles et avoir été clairement menacés.