Procès Chebeya : la parole aux défenseurs des victimes

Dans la salle d’audience de la prison de Kinshasa, la parole est aux défenseurs des victimes dans le procès des policiers assassins présumés du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana. Lors de la 29ème audience, le jeudi 7 avril 2011, les avocats des parties civiles ont tiré à boulets rouges sur la police.

Les avocats n’y vont pas de main morte : « L'inspection générale de la police est le siège d’une association de malfaiteurs » affirme l’un d’eux, « l’hygiène de vie du bataillon Simba consiste à tuer, et davantage tuer » - allusion au groupe introduit dans la police nationale par son chef numéro un, le général Numbi, actuellement suspendu.

A propos de Numbi justement : « Il manque quelqu’un dans le box » rappelle Maitre Bondo, qui n’hésite pas à aller chercher des formules chocs dans l’histoire. « La Gestapo et le fascisme dans la manière de se comporter des prévenus ça devrait interpeller la cour. Ce sont de véritables criminels qu’il faut punir ».

Une autre avocate des parties civiles plaidera la douleur des veuves et des enfants, et demande des indemnités qui se montent à plusieurs dizaines de millions de dollars. Pour Maître Maléré, c’est l’Etat qui devra payer, car l’Etat selon lui est responsable. « Même lorsque l’Etat aurait donné des consignes précises et que ses préposés auraient violé ses principes et bien l’Etat demeure responsable. C’est ce que l’on appelle la responsabilité objective. Il suffit que les fonctions occupées par les infracteurs aient facilité leur crime et bien l’Etat est responsable à ce moment là ».

Les parties civiles demandent aussi une journée de commémoration et un monument à la mémoire de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.

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