Dans la nuit du 1er au 2 juin 2010 à une heure du matin, Dolly Ibefo, alors numéro deux de la « Voix des sans voix », est averti par Mme Chebeya que son mari n’est pas revenu de son rendez-vous avec le général Numbi. Dès l’ouverture des bureaux, Dolly se rend à l’inspection générale de la police sans imaginer que le pire est arrivé.
« Je me disais que si l’inspecteur était fâché, sans doute il l’a mis en prison. Je n’avais pas l’hypothèse de la mort », explique Dolly Ibefo. C’est plus tard que Dolly apprend que le corps de Chebeya a été retrouvé et que son chauffeur a disparu, et il dit avoir tout de suite compris.
« C’est un assassinat programmé. Ils l’ont planifié à cause de ses activités de défense et promotion des droits de l’homme. C’est cela qui est la cause principale de cet assassinat », estime Dolly Ibefo.
Mais précisément, pourquoi ? A l’audience précédente, on avait évoqué la préparation du cinquantenaire de l’indépendance du 30 juin, on sait que Chebeya voulait dissuader le roi de Belgique de venir à Kinshasa. Mais cela ne suffit pas. Il y a autre chose, que même aujourd’hui, Dolly refuse de révéler. « Il y avait plusieurs dossiers que nous avions géré, des dossiers très sensibles », dit-il.
« Mais est-ce qu’ils sont encore sensibles aujourd’hui, pour ne pas dire lesquels ?», lui demande-t-on.
« Ils sont toujours sensibles ces dossiers-là. Lorsqu’on en parle, tout le monde entre en colère », répond-il.
Le procès pourrait se refermer sans que l’on connaisse le mobile du crime. L’objectif des assassins serait alors atteint.