Costume bleu ciel, Gomer Martel marche d’un pas ferme. A sa suite, la cour, des avocats, les journalistes. Il évite l’entrée principale du bâtiment central, face à la porte d’à côté, s’engage dans un couloir, franchit une grille, avant de s’arrêter net devant les escaliers qui conduisent à l’étage. Et lâche :
« Chebeya était ici en compagnie de quelqu’un que je ne connais pas ».
Le colonel Mukalay, principal suspect dans l’affaire, rétorque : « Monsieur le président, cet homme est un menteur ! ».
Gomer persiste et signe, il n’est arrivé ici qu’une fois, en état d’arrestation, le 1er juin 2010, le jour-même où l’ancien directeur exécutif de la Voix des Sans Voix, était censé avoir rendez-vous à l’inspection générale de la police. Les déclarations du renseignant semblent constantes.
La cour a ensuite traversé toute la partie ouest de la capitale, se rendant à l’endroit où le corps de Chebeya avait été retrouvé au matin du 2 juin. Des gens avaient vu un policier abandonner un véhicule civil et prendre place à bord d'une jeep de la police.