« Une voiture abandonnée, un corps sans vie allongé sur le siège arrière, celui de Floribert Chebeya, pantalon baissé, autour de lui deux préservatifs usagers, des ongles artificiels, des mèches de cheveux et des capsules de Viagra » : un communiqué officiel, le 2 juin 2010, avait décrit tout cela au grand public, ajoutant que « le corps ne montrait aucune trace visible de violence ».
Confrontée aux premières constatations de la police scientifique, la mention « aucune trace visible de violence» ne tenait pas la route puisque Chebeya avait des marques de menottes aux poignets, son cou avait visiblement subi une violente torsion et du sang sortait de sa bouche. Le général Jean Dieudonné Oleko, inspecteur provincial de la police de Kinshasa, avait signé ce communiqué et fait les premières déclarations à la presse en ce sens.
A la barre, harcelé de questions, le général Oleko avait fini par dire que ce n’était pas lui qui avait écrit le communiqué mais son état-major et qu’il l’avait certes signé mais de bonne foi.
Le camouflage des preuves et l’organisation du mensonge seront encore au menu jeudi 10 février de la prochaine audience.