RDC / Chebeya : les relevés téléphoniques révèlent les dernières heures de la victime

Au procès des policiers accusés d’avoir assassiné le défenseur des droits de l’homme, Floribert Chebeya, les juges poursuivent l’analyse des relevés de communications téléphoniques entre les protagonistes du drame. C’est un exercice laborieux, mais instructif. Ainsi à l’audience du jeudi 3 février 2011 a pu être reconstitué le parcours qui a suivi la mort de Chebeya le 1er juin 2010 au soir, jusqu’à la découverte de son corps le lendemain matin.

Les relevés téléphoniques permettent de suivre la macabre randonnée du corps de Floribert Chebeya, probablement mort à l’inspection générale de la police et transporté dans sa propre voiture en direction d’un quartier éloigné à l’autre bout de Kinshasa, vers la route de Matadi.

Là, où on le retrouvera le 2 juin au matin, dans une mise en scène essayant de faire croire qu’il aurait été victime d’une prostituée qui y aurait laissé des mèches de cheveux et des faux ongles.

L’analyse des appels du policier Christian Ngoy montre qu’il s’est déplacé ce soir là dans cette direction et qu’il a appelé à plusieurs reprises son chef le colonel Mukalay, à l’aller comme au retour. La mission a duré trois heures.

Le même Christian Ngoy a ensuite pris la fuite, et l’on retrouve - sur son listing - des communications avec le Général John Numbi, le grand patron de la police à l’époque ; y compris juste avant de prendre l’avion vers Lubumbashi, d’où il a disparu depuis.

Convoqué à la barre, l’accusé Mukalay a trouvé une explication : « nous étions mobilisés », dit-il, « pour mettre fin aux exactions d’un groupe de policiers indisciplinés qui avaient pillé un cybercafé fréquenté par des étudiants ».

Partager :