RDC / Chebeya : le procès donne lieu à un règlement de comptes entre policiers

Suite du procès des policiers assassins présumés du défenseur des droits de l’homme, Floribert Chebeya, en République démocratique du Congo. Et à Kinshasa, l’audience du lundi 14 février 2011 n’a pas fait avancer l’instruction d’un pouce. Elle a plutôt donné lieu à un règlement de comptes entre officiers de police.

Une femme adjudant-chef, accompagnée d’une commissaire, accuse un colonel de l’avoir soudoyée pour déchirer une page du registre des visiteurs à la direction de la police. Celle du 1er juin 2010, jour du rendez-vous mortel de Floribert Chebeya. Cette page n’a finalement pas été déchirée, et la victime n’y figure pas. Le Colonel Kanold est donc été convoqué à l’audience et il nie catégoriquement.

La parole de l’un contre la parole de l’autre. La fièvre monte dans la salle d’audience. La défense des accusés clame qu’il faut arrêter cet officier tout de suite pour avoir voulu effacer les preuves de « l’absence de Floribert Chebeya », « c’est donc lui l’assassin ! ». Les parties civiles crient à la manipulation et exigent l’arrestation des deux policières pour faux témoignage. Le président du tribunal donne des coups de marteau.

Ces échanges révèleront que le Colonel Kanold est un vieil ennemi du principal accusé le colonel Mukalayi, et que cela fait sept ans que Mukalayi lui fait une vie impossible. Bref, une scène qui permet, certes, de découvrir l’univers impitoyable et les règlements de comptes au sein de la hiérarchie policière, mais tout cela semble orchestré pour perdre du temps et désorienter l’instruction de l’affaire Chebeya.

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