Les ressortissants français d’Abidjan regroupés par sécurité

Alors qu'Abidjan est toujours livrée aux pillards et aux combattants autour des derniers bastions du président sortant Laurent Gbagbo, Nicolas Sarkozy a décidé, dimanche 3 avril au soir, le regroupement sans délai de tous les ressortissants français d'Abidjan pour assurer leur protection.

La question d'un éventuel rapatriement des Français de Côte d'ivoire se pose et sera bientôt réglée. C'est ce qu’a reconnu le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, dimanche soir, à l'issue d'une réunion à l'Elysée à laquelle participaient également le chef d'état-major des armées Edouard Guillaud, le ministre de la Coopération Henri de Raincourt ainsi que les chefs de cabinet du Premier ministre François Fillon et du chef de la diplomatie Alain Juppé.

L'aéroport sous contrôle

« Paris ne veut pas que des Français puissent être otages ou victimes indirectes des affrontements », a expliqué Gérard Longuet. En attendant, le président Sarkozy a sonné l'heure du regroupement des Français d'Abidjan. Ils sont près de 12 000, dont plus de 7 000 ont la double nationalité. Pour faciliter d'éventuelles évacuations, l'opération Licorne a déjà pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan la nuit dernière en coordination avec l'Onuci (Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire).

C'est d'ailleurs ce qui a permis à près de 170 Français et étrangers de quitter la capitale économique ivoirienne, en deux groupes, pour Lomé puis Dakar, à bord d'avions de l'armée française. Ils faisaient partie de ces quelque 1 600 personnes venues depuis trois jours se réfugier sur la base de l'opération Licorne à Abidjan pour se mettre à l'abri des violences et des pillages.

De son côté, la Mission de l'Onu a commencé à relocaliser par avion son personnel non essentiel sur Bouaké, ville située dans le centre de la Côte d'Ivoire. « On nous tire dessus. On attaque nos casques bleus et notre siège », a souligné le porte-parole de l'ONU. « Cela rend le travail difficile. L'idée, c'est donc de réduire les équipes à Abidjan, et que certains continuent le travail depuis Bouaké en attendant de voir comment la situation évolue », a-t-il conclu.

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