Abidjan n’est peut-être pas encore confrontée à une crise humanitaire majeure mais plus les jours passent plus celle-ci se profile. L’eau courante est désormais coupée et la nourriture devient rare dans la métropole ivoirienne.
Ce dimanche 3 avril au matin, on pouvait ainsi voir des Abidjanais, marchant les mains en l’air pour bien montrer qu’ils ne sont pas des combattants, aller puiser de l’eau de la lagune. A Treichville, par exemple, selon un habitant joint sur place, l’ouverture d’une boulangerie a créé un vaste rassemblement. Les Abidjanais ont faim, soif et peur.
Pour l’heure, c’est encore le statu quo militaire. Les forces pro-Ouattara sont regroupées au nord de la ville. Selon des officiers des FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire), ces soldats sont actuellement en train de se préparer à un assaut massif.
Du côté du camp Gbagbo, la résistance s’organise et la poursuite de la diffusion de la RTI a permis de rééquilibrer le rapport de force. La télévision d’Etat s’avère être un outil précieux pour lancer des appels à la mobilisation des militaires et des partisans civils du président sortant.
Depuis samedi 2 avril, une nouvelle donne est apparue dans cette bataille d’Abidjan. A l’appel des leaders de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé excepté, des centaines, peut-être même des milliers de jeunes patriotes ont convergé sur le palais et la résidence présidentielle en vue de former des boucliers humains.
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En France, ce dimanche 3 avril, plusieurs dizaines de partisans de Laurent Gbagbo ont été interpellés alors qu'ils tentaient de participer, à Paris, place du Trocadéro, à une manifestation interdite. Ils ont été libérés en fin d'après-midi après un sit-in organisé par d'autres militants pro-Gbagbo devant un commissariat du XVIIIe arrondissement.