Une vingtaine d’incidents répertoriés en une semaine dans tout le pays, des centaines de voitures incendiées, plusieurs dizaines de blessés et au moins cinq morts. La montée des tensions à l’approche des scrutins défraie la chronique. Alors que de nombreuses voix s’insurgent de cette violence politique systématique, les différents partis politiques, eux, se renvoient mutuellement la responsabilité des affrontements. Une situation délicate pour les autorités qui ont martelé que ces élections seraient « libres, transparentes et sans violence ».
Le chef de l’Etat sortant, Goodluck Jonathan serait d’autant plus embarrassé par cette tension croissante que sa victoire attendue à la présidentielle du 9 avril ne fait absolument pas l’unanimité dans le Nord Nigeria. Conscient du risque de heurts probables à l’issue du scrutin, il a d’ailleurs rencontré, dimanche 27 mars, trois des leaders musulmans les plus influents, leur demandant de continuer à œuvrer pour la coexistence pacifique du peuple. Un appel au calme à peine déguisé, mais qui, selon les observateurs nigérians, ne devrait avoir que peu d’effet. Car si, en 2007, la contestation des résultats s’était faite devant les tribunaux, la donne aurait changé.
Face à la lenteur du système judicaire avec des recours qui ont parfois été tranchés il y a seulement quelques mois, les hommes politiques seraient, cette fois, bien décidés à arracher la victoire par les armes.