La découverte a été effectuée dans la nuit de vendredi à samedi, lors d’un contrôle à un barrage situé à l’entrée de la ville de Jos.
Selon des sources militaires, le camion remorque contenaient quelque 50.000 amorces, 5.000 pièces détachées de détonateurs électriques et 15 tonnes de nitrate d'ammonium, utilisé dans la fabrication de bombes artisanales.
Le camion venait de l'Etat voisin de Kaduna, avec à son bord, le conducteur et un policier en civil, qui auraient tout deux expliqué qu'ils devaient livrer la marchandise à une entreprise de Jos.
Une information confirmée par un responsable de la police nigériane chargé de la lutte contre les attentats à la bombe. Joint à Jos par RFI, il a assuré sous couvert de l’anonymat que cette saisie était «un malentendu». «L’entreprise possède une autorisation officielle du gouvernement fédéral de détenir des explosifs, a-t-il dit. Cela n’a rien à voir avec une quelconque volonté de perpétrer des attentats».
Il n'empêche que cette découverte suscite l’inquiétude à l’approche des élections qui, dans l’Etat du Plateau, sont systématiquement entachées de violences. Les craintes sont d'ailleurs d’autant plus vives qu’à la veille de Noël, l’année dernière, des explosifs ont pour la première fois été utilisés, plongeant la ville de Jos dans de nouvelles violences ethnico-religieuses qui au total ont fait plus de 80 morts et environ 200 blessés.
Les électeurs nigérians sont appelés aux urnes dans les prochaines semaines pour des élections législatives (2 avril), présidentielles (9 avril) et régionales (gouverneurs et assemblées des 36 Etats composant la fédération).