Avec nos envoyés spéciaux à Ras Lanouf,
Au check-point, les combattants paradent et assurent qu’ils seront à Syrte ce mardi au plus tard. Enroulés dans leur keffieh, ils entonnent des « Merci Sarkozy » ou « 123 vive les Français » avec zèle. Ils montrent leur kalachnikov, un couteau ou encore un sabre.
Quand on demande à ceux qui sont allongés dans leur voiture, pourquoi ils ne sont pas au combat, ils disent qu’ils attendent la nuit et les frappes de la coalition. Les plus réalistes reconnaissent que la tâche n’est pas facile. En face, les forces loyalistes n’ont peut-être plus de chars mais ont d’autres ressources, notamment des mitrailleuses et des mercenaires à leur service.
« Nous ne sommes que des civils armés », dit un insurgé démuni, en treillis et lunettes de soleil, comme un appel au secours. Le manque d’expérience des rebelles est criant. En arrière de la ligne de front c’est le désordre le plus total qui règne, au moindre signal les pick-up s’emballent et prennent la route et c’est l’embouteillage assuré. Aucun commandement n’est visible.
Lundi, il était d’ailleurs très difficile de savoir qui avait l’avantage dans les combats et où se situait exactement la ligne de front. Une situation confuse qui a d’ailleurs pris au piège plusieurs journalistes.