Le pouvoir égyptien fait contre mauvaise fortune bon cœur. Le régime n'a jamais caché son hostilité à l'indépendance du Sud-Soudan et a longtemps exhorté le Soudan à rester uni.
La raison est simple : l'Egypte veut préserver ses privilèges historiques sur les eaux du Nil. Deux accords, datant de 1929 et de 1959, octroient à l'Egypte 55 milliards de m3 et un peu plus de 18 milliards au Soudan soit au total 87% du débit du fleuve.
Ces accords ont toujours été rejetés par les pays du bassin du Nil. Six de ses riverains ont changé la donne en ratifiant récemment un nouveau traité qui doit permettre un partage plus équitable des eaux. Cette offensive des pays situés en amont du plus grand fleuve africain inquiète les Egyptiens qui estiment que le Nil est une question de sécurité nationale.
Dans ce contexte, la position qu'adoptera le nouvel Etat du Sud-Soudan est importante. La plupart des analystes pensent qu'il devrait s'aligner sur ses alliés de l'Afrique de l'Est, initiateurs du traité.
Le gouvernement du Caire, qui se sent de plus en plus menacé, veut faire de nouvelles propositions aux pays riverains pour qu'aucune nation ne soit lésée, a expliqué le ministre égyptien des Ressources hydrauliques.
Au Sud-Soudan, l'Egypte souhaite discuter du projet du canal de Jonglei qui permettrait d'éviter l'évaporation des eaux du Nil blanc, évaporation chiffrée a plus de 4 milliard de m3.