Pour Barack Obama, les Etats-Unis se devaient d'intervenir en Libye

Les Etats-Unis ont « empêché un massacre », c’est en somme le point de vu développé par Barack Obama, ce lundi 28 mars 2011 au soir à Washington. Le président américain a prononcé un discours d'une demi-heure depuis l'université nationale de Défense, dans la capitale fédérale américaine. Un discours à l'attention de la nation américaine et dont le but était de justifier l'intervention américaine contre le régime de Mouammar Kadhafi. Une intervention soutenue par un peu moins d'un Américain sur deux et qui a été très critiquée par le Congrès, ces derniers jours.

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

Sans jamais utiliser le mot de « guerre », Barack Obama s'est employé ce lundi soir à justifier l'engagement de troupes américaines en Libye. Les Etats-Unis y ont un intérêt stratégique a expliqué le président. Celui d'éviter que la situation en Libye ait un impact sur les révolutions en Tunisie et en Egypte.

Mais il s'agissait surtout de ne pas répéter les erreurs du passé, affirme Barack Obama. « En un mois seulement, les Etats-Unis ont travaillé avec leurs partenaires internationaux pour mobiliser une large coalition, obtenir un mandat international de protection des civils, arrêter la progression d'une armée, éviter un massacre et établir, avec nos alliés, une zone d'exclusion aérienne. Dans les années 90, lorsque des gens étaient brutalisés en Bosnie, il a fallu plus d'un an à la communauté internationale pour intervenir et protéger les civils. Nous, il nous a fallu 31 jours ».

Pas de troupes au sol

Les Etats-Unis n'interviendront pas au sol, confirme Barack Obama. « Nous avons pris ce chemin en Irak, mais le changement de régime a pris huit ans, a coûté des milliers de vie américaines et irakiennes et près de 1 000 milliards de dollars. Nous ne pouvons nous permettre que cela se reproduise en Libye ». Voilà pour Bill Clinton et George Bush fils.

Le président américain annonce que l'Otan prendra en charge les opérations dès ce mercredi. Et avant de conclure, il enfonce le clou. « J'ai refusé d'attendre les images des charniers pour intervenir, déclare-t-il. Lorsque nos intérêt ou nos valeurs sont menacés, nous avons la responsabilité d'agir ».

Discour à l'attention de la nation

Dans son discours, le président américain a rappelé que Mouammar Kadhafi avait juré publiquement qu'il ne « ferait pas de quartier vis-à-vis de son propre peuple. Il les a comparés à des rats et menacé d'aller de porte en porte pour les punir ». ajoute Barack Obama dans ce discours avant tout destiné à l'opinion publique américaine.

Une opinion que le président caresse dans le sens du poil et qu'il va chercher sur le terrain de la fierté patriotique. « Depuis des générations, les Etats-Unis jouent un rôle unique de point d'ancrage de la sécurité mondiale et de défenseurs de la liberté », déclare Barack Obama. Les Américains gendarmes du monde, c'est un thème très fédérateur, aux Etats-Unis.

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